Qu'est-ce qui change avec la 5G?
La 5G, c'est la promesse de la transmission instantanée des données. Evidemment, ce n'est qu'une image, les données mettront toujours un certain temps pour aller du point A vers le point B. Mais ce temps serait si réduit que pour l'utilisateur humain il relèverait de l'instantané, comme lorsqu'on allume une lumière. Et la lumière fut. Et la 5G fut.
Avec une vitesse de transmission de l'ordre de plusieurs gigabits par seconde, le mot "télécharger" va perdre son sens.
Autant dire que les opérateurs sont sur leurs starting-blocks en matière de 5G. Il s'agit de préparer l'infrastructure au plus vite afin d'être prêt à transférer ces gigas de données dès que la technologie sera 100% opérationnelle. Les fabricants de téléphones mobiles se préparent eux aussi à la vitesse grand V à l'arrivée de la 5G.
Le hic, c'est qu'au vu de la nouveauté du mode de transmission (ondes courtes, multiplication des antennes-relai), il est impossible d'avoir du recul sur l'impact de la 5G au niveau de la santé. Ce sont donc des millions d'êtres humains qui risquent de servir de cobayes à l'occasion de cette nouvelle avancée technologique.
Alors, en matière de 5G, confond-on vitesse et précipitation?
En Suisse et dans le monde
Monde
Selon plus de 200 médecins et scientifiques en provenance de 37 pays qui ont demandé un moratoire à l'ONU sur la 5G en septembre 2017 déjà, il n'y a aucun doute, on confond bel et bien vitesse et précipitation. Les conséquences au niveau neurologique et génétique sont en effet à l'heure actuelle imprévisibles.
L'Union européenne s'est pour l'heure contentée de renvoyer la balle vers ses Etats membres par le biais de la déclaration suivante: "Conformément à l’article 168 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, la responsabilité première de la protection de la population contre les effets nocifs potentiels des champs électromagnétiques incombe aux États membres, y compris le choix des mesures à adopter en fonction de l’âge et du statut sanitaire."
Suisse
Les antennes 5G poussent comme des champignons depuis le début de l'année et l'octroi des fréquences 5G par la Confédération aux trois opérateurs Swisscom, Sunrise et Salt, et ce malgré le fait que le rapport du groupe de travail mandaté par la Confédération sur l'impact de la 5G ne livrera pas ses conclusions avant fin 2019.
Ceci dit, les opérateurs suisses sont tenus de respecter le cadre légal déjà en place, en l'occurrence l'ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI) qui a pour but de protéger l'homme contre le rayonnement non ionisant nuisible ou incommodant, donc potentiellement celui de la 5G.
Le cadre légal helvétique n'empêche pas une levée de boucliers au niveau cantonal, particulièrement en Romandie, où citoyens et autorités n'ont pas vraiment envie de confondre vitesse et précipitation.
Du côté de Genève, Vaud et du Jura, des moratoires devraient être instaurés, mais ils ne vont pas pour autant empêcher l'arrivée de la 5G, celle-ci pouvant être transmise via des antennes existantes, pas concernées par un moratoire déposé a posteriori. Les moratoires ne concernent en effet que les antennes qui n'ont pas encore été installées.
Du côté de Neuchâtel et Fribourg, pas de moratoire, on attend les préconisations de la Confédération. Même son de cloche du côté du Valais, malgré une pression des Verts.
Côté opérateurs, on martèle que c'est la Confédération qui est compétente en la matière, pas les cantons.
De fait, ce sont plus de 50 localités suisses qui sont déjà soumises à l'onde de choc de la 5G. Mais dans certaines communes, la résistance s'organise, parfois jusque dans les églises, dont le clocher est supposé abriter une antenne 5G.
Sachant que 15'000 antennes doivent être installées d'ici la fin de l'année, la 5G va encore faire couler beaucoup d'encre...
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