Montres connectées
La montre connectée, ou smartwatch en anglais, est à la montre ce que le smartphone est au téléphone portable.
Wikipédia parle d'ordinateur de poignet dans sa définition de la smartwatch.
On est donc au croisement de deux mondes, celui de l'horlogerie et celui de la téléphonie mobile.
Bracelets connectés
Le bracelet connecté est l'équivalent d'une montre connectée, mais sans cadran, et n'indiquant pas forcément l'heure. Il communique et/ou collecte diverses données, relatives à ses prestations sportives notamment. Il est d'ailleurs aussi nommé traqueur d'activité.
Il est très présent dans le monde du sport (modèles Polar par exemple) et se fait sa place dans la gamme des produits hi-tech des mastodontes du marché (Apple, Sony, Microsoft, Samsung).
Il est même mentionné dans le site de parodies d'actualité GORAFI – preuve en est qu'il fait bien partie du paysage technologique de notre époque.
Bref historique
Les montres "smart" mais non connectées ont fait leur apparition dans les années 80 (Seiko, Casio), arborant chronomètre, calculateur, carnet d'adresses, etc.
Les "montres sportives" utilisant la technologies GPS (et donc en quelque sorte connectées) ont percé dans les années 2000 (Suunto, Garmin).
La SPOT de Microsoft apparaît en 2004, mais ce n'est qu'en 2014 avec l'entrée en jeu de Samsung (OS: Android Wear), puis dès 2015 avec l'avènement de l'Apple Watch (OS: watchOS) que le marché décolle véritablement, entraînant l'apparition de nombreux prétendants, y compris en Suisse du côté des horlogers traditionnels.
Situation actuelle
Plus de 40 millions de montres connectées vendues en 2016!
C'est plus que toute l'horlogerie suisse.
Le marché est donc en forte croissance et devrait passer la barre symbolique des 100 millions de ventes en 2018, selon le site de statistiques statista.com.
Cela dit, des experts du magazine Fortune sont moins enthousiastes et voient le marché plutôt stagner, voire sombrer bientôt dans l'oubli.
Alors, le début de la fin ou la fin du début?
La capacité de téléphoner avec une montre connectée reste limitée ou alors, consomme votre batterie en un rien de temps, rendant la fonction peu utile, même si celle-ci est officiellement disponible (sur l'Apple Watch, series 3 notamment). La réception de SMS ne pose, elle, pas problème.
Le domaine qui semble demeurer performant avec le temps en matière de smartwatches, c'est celui du fitness (fitness tracking). Tendance confirmée par l'association prometteuse Nike + Apple Watch.
Montres vs Bracelets
Avant 2015, les bracelets (à vocation fitness avant tout) se vendaient nettement mieux que les montres connectées.
En 2015, selon Gartner, il s'est vendu dans le monde à peu près autant de montres connectées que de bracelets connectés, soit près de 30 millions d'unités.
En 2016, les montres connectées prennent pour la première fois l'ascendant, et devraient creuser l'écart en 2017 (estimation actuelle: 66 millions de montres vendues contre 44 millions de bracelets), emmenées par le duo de choc Apple-Samsung (et Google qui suit pas loin derrière).
Conséquence logique: Fitbit, le leader côté fitness (bracelets), a contre-attaqué cette année avec le lancement d'une... Smart Fitness Watch, montre connectée à vocation fitness, la Fitbit Blaze, et va tenter de suivre la cadence des cadors précités.
Un marché très dynamique, par conséquent.
Evolutions
C'est sans doute du côté des fonctionnalités (à affiner) et de l'utilité (à démontrer) que se cachent les enjeux de la smartwatch des années à venir.
Et du public cible. La génération Y (qui prend de l'âge) penchera-t-elle vers la "bonne vieille montre de luxe traditionnelle" de type helvétique, ou restera-t-elle fidèle au bracelet ou à la montre connectée tendance du genre Apple Watch?
La spécialisation des smartwatches, notamment vers le domaine médical – et donc la segmentation du marché – semble prometteuse et annonciatrice de croissance sur la durée, avec les acteurs Fitbit, Apple et Samsung, de même que Google (via Android Wear) qui s'activent dans ce sens.
Le cabinet d'analyse prospective IDC prévoit 17% de croissance jusqu'en 2021.
Les années qui viennent diront si les experts de "Fortune" avaient vu juste avec une stagnation puis un déclin du marché, ou si ceux d'"IDC" avaient mieux senti le coup.
Et la Suisse?
Eh bien, la Suisse, elle prend son temps. Même si Tag Heuer a suivi le créneau "luxe" d'Apple, en évoluant même un cran au-dessus (point de vue métaux précieux et donc prix, un prix supérieur à CHF 1500 l'unité), la majorité des acteurs helvétiques reste de marbre face à cette évolution du marché horloger. L'avenir dira si elle a raté un tournant ou anticipé judicieusement un effet de mode éphémère.
L'expert en la matière Olivier R. Müller, dans son blog, ne doute pas que le marché des smartwatches va perdurer, s'interroge sur l'absence des acteurs helvétiques dans le bas de gamme de ce marché et craint que ce manque d'initiative ne coûte cher aux horlogers helvètes, qui semblent une nouvelle fois avoir raté le train de l'innovation, comme ce fut le cas avec l'arrivée du quartz.