L'Hebdo
Corinne Sauge, présidente du CeRFI, a été interviewée récemment par l'Hebdo, hebdomadaire romand.
Ci-après, la version intégrale de l'interview, qui comprenait quatre questions.
1) Quels sont les plus gros changements survenus récemment dans votre entreprise?
Les plus gros changements en informatique portent actuellement autant sur la centralisation du système d’information que sur la décentralisation du pouvoir de l’informatique dans les entreprises.
Paradoxes, ironie de l’évolution de notre ère ou changements naturels? Peut-être un peu de tout, mais probablement un changement de paradigme en cours...
Pour répondre aux besoins métiers, de nouveaux services informatiques ont fait et font encore leur apparition: espaces de travail collaboratifs, réseaux sociaux d’entreprise, applications mobiles professionnelles, solutions "cloudisées", etc. Ces services sont de plus en plus variés et de plus en plus complexes, sachant qu’ils doivent s’interconnecter avec les services existants pour "récupérer" et mettre à jour les données. De plus, ils doivent fonctionner sur tout type d’appareil, et bien entendu, être accessibles en tout temps. Sans parler de la protection des données qui doit, bien entendu, être assurée en tout lieu!
Ces changements sont un véritable casse-tête pour les services IT, ainsi que pour les sociétés de service en informatique, qui doivent non seulement satisfaire des besoins toujours plus grands, mais aussi en limiter les dépenses.
Côté CeRFI, ces changements nous conduisent à travailler autant avec les services IT de nos clients, qu’avec les services métiers.
Support en informatique
Au niveau du support en informatique (Service Desk), ces changements nous demandent plus d’anticipation et de souplesse. Par exemple, lorsqu’une nouvelle gamme d’appareils mobiles arrive dans une entreprise, sans forcément passer par le service informatique (ça arrive plus souvent qu’on ne l’imagine!), le Service Desk est le premier touché.
Représentant l’image de l’informatique, il doit donc réagir de manière très professionnelle, sans laisser transparaitre son étonnement, tout en apportant une solution le plus rapidement possible. Il en est de même avec toute nouvelle solution informatique, sur laquelle le Service Desk n’est pas toujours (in)formé avant sa mise en production.
Avec l’arrivée de l’informatique dans tous les services de l’entreprise, d’autres exemples de services "étendus", pas forcément gérés par le service informatique, sont de plus en plus confiés au Service Desk. On trouve par exemple le service de location de voitures dans une entreprise ayant besoin de véhicules pour les interventions de ses techniciens, ou encore d’autres services dédiés aux citoyens pour une administration publique.
Pour nous, CeRFI, ces changements quasi perpétuels font aujourd’hui partie du "b.a.-ba" du métier de chargé de support en informatique. Nous savons que nous ne sommes qu’au début d’un nouveau paradigme. L’avenir nous demandera toujours plus de capacités d’adaptation, d’écoute et d’empathie, sachant que l’utilisateur (re)devient "le roi" du (de son) système d’information, et l’informatique son "serviteur".
Le paradoxe auquel nous sommes confrontés depuis quelques années est celui de la délocalisation "facile" de ce métier, notamment pour les entreprises qui s’en tiennent à une approche exclusivement financière, alors que l’assurance de la qualité d’un service de support passe par la proximité et la connaissance du contexte, son rôle étant d’aider les utilisateurs et de résoudre les incidents qu’ils rencontrent le plus rapidement possible. En fait, le but du Service Desk n’est rien de moins que de participer à l’amélioration de la productivité des utilisateurs.
Pour nous, la question des changements nous a donc conduit à jouer sur nos atouts, ceux liés à notre capacité à déléguer des ressources locales de proximité, à haute valeur ajoutée, tournées vers le service client.
Développement en informatique
Dans le domaine du développement d’applications informatiques, comme pour le Service Desk, nous nous sommes adaptés aux nouvelles technologies et aux besoins métiers (des utilisateurs). Nous avons bien entendu formé nos ressources. Nous avons aussi engagé des spécialistes. Quelque fois, nous avons même fait appel à des consultants externes pour nous épauler dans l’intégration de nouvelles méthodologies ou techniques.
A part notre propre plate-forme de formation en ligne (myTeacher), dont nous sommes éditeur et qui nous demande une constante adaptation au marché, les plus gros changements auxquels nous faisons face depuis quelques années sont ceux liés à l’utilisation d’applications mobiles et d’applications reposant sur un même socle technologique, dont les principales sociétés éditrices sont Microsoft (Office 365, Dynamics CRM, SharePoint, etc.), SAP, IBM, Oracle ou encore Google et Apple dans une moindre mesure.
Leurs produits sont conçus pour fonctionner entre eux et faciliter la mise en place de solutions complexes en optimisant les besoins matériels ainsi que les compétences nécessaires pour les maintenir.
Quels en sont les avantages?
- le coût des licences (l’achat d’un ensemble de licences permet d’obtenir des tarifs préférentiels)
- l’optimisation des coûts matériels (utilisation des mêmes serveurs pour différentes applications)
- la réduction des compétences nécessaires, l’utilisation de produits issus de la même technologie permettant de disposer d’interfaces et d’outils d’administration avec de nombreuses similarités. De plus, en utilisant des applications qui communiquent "naturellement" entre elles, il est possible de faire face plus facilement et plus rapidement à toute demande de changement
- la réduction des coûts de formation
- la simplification des échanges entre les utilisateurs, ce qui leur permet d’accroître leur productivité ou de limiter les risques
Cela impose néanmoins quelques sacrifices. Certaines applications d’une même gamme de produits peuvent ne pas répondre de manière satisfaisante aux métiers.
Faire le choix d’un socle technologique commun entraîne également une dépendance forte à un éditeur de logiciels. Mais, au vu de la concentration des acteurs du marché, cette question de la dépendance à "marque" est un sujet auquel les entreprises ont finalement toujours été confrontées.
Formation
La formation fait partie des fondements du CeRFI, à disposition de nos clients, ainsi que de nos deux autres métiers, le Service Desk et le développement.
Ce service nous est très précieux, autant pour assurer la formation continue de nos collaborateurs, que pour apporter des solutions de formation à nos clients, qu’il s’agisse de conception de modules de formation en ligne (myTeacher) ou de formations en salle.
Au CeRFI, la formation a été le premier service touché par les grands changements technologiques. D’ailleurs, dès l’année 2000, le CeRFI est devenu éditeur d’une plate-forme d’e-learning dédiée aux entreprises (myTeacher). Aujourd’hui, cette plate-forme continue à évoluer, au fil des avancées technologiques (myTeacher mobile, "flat design", etc.) et des besoins des entreprises.
Concernant les formations en salle requises par nos clients, elles souvent menées en parallèle avec le support en informatique, lors de grands changements de version de logiciels, par exemple, ou lors de l’arrivée de nouveaux logiciels.
2) Comment est-ce que ces changements ont influencé votre stratégie d’entreprise et quelles sont les demandes de vos clients?
A une époque où les outils informatiques prennent une place essentielle dans les organisations, le CeRFI cherche à répondre aux besoins en constante évolution, qu’il s’agisse de support (Service Desk) élargi, de développement de solutions informatiques "centralisatrices" (solutions Web, mobiles ou connectées, solutions SharePoint, Dynamics CRM ou Office 365) ou de formation (en salle et en ligne).
Notre stratégie vise l’élargissement du périmètre d’action de nos ressources pour maintenir leur compétitivité. Cela passe par une volonté d’évolution organique, maitrisée par un système de formation interne et continue.
Les demandes de nos clients vont dans le sens de la rationalisation des infrastructures techniques et de la réduction des coûts de maintenance (technologiques et humains), mais aussi de la recherche de professionnels qualifiés pour répondre aux évolutions des technologies.
Ceci nous impose de mettre en place d'importants moyens de formation continue de nos collaborateurs. L’informatique étant un secteur en perpétuel mouvement, ce problème a toujours existé, mais, depuis l’avènement des nouvelles technologies dans tous les secteurs d’activité, depuis que les utilisateurs ont pris le pouvoir sur leur système d’information, l’informatique évolue à grande vitesse en ne cessant de se faufiler dans tout objet.
3) Comment est-ce que vous vous êtes adaptés à ces besoins?
Nos clients nous demandent de mettre en place et d’assurer le support d’outils toujours plus nombreux pour répondre aux besoins de leurs collaborateurs (utilisateurs), l’information devant circuler rapidement et être disponible n’importe où et n’importe quand.
Face à cet impératif de réactivité et de compétitivité, nous nous devons donc d’être proactifs et réactifs devant tout nouveau besoin en lien avec l’informatique.
Le CeRFI met beaucoup d’importance sur la qualité de la relation avec ses clients. La "connaissance" du client, de son environnement de travail, de sa manière de travailler, de ses processus, de ses spécificités, est intimement liée à notre "patrimoine humain" constitué par nos collaborateurs.
4) Quelles sont les tendances à venir dans votre organisation?
Se projeter dans l’avenir afin de déterminer quels seront les métiers de l’informatique de demain est certes utile pour toute société de service, mais, le plus utile reste la capacité à "former, déformer, reformer", de manière continue, ses collaborateurs, afin de rester compétitifs.
Cela nous oblige à nous concentrer sur nos métiers de base (support, développement et formation) et sur des marchés de niche. La conception de solutions Dynamics CRM, SharePoint et WinDev en est un exemple dans le développement. Dans le support, nous élargissons notre périmètre de services vers des services toujours plus étendus.
Et, comme vu précédemment, les sociétés de services qui sauront le mieux se mettre à l'heure du cloud auront une longueur d'avance sur les autres.
En effet, compte tenu des contraintes budgétaires des entreprises, c'est surtout le "Cloud Computing" qui va s'imposer ces prochaines années en tant qu'alternative économique. Nos entreprises, notamment les PME, doivent se préparer à ce virage.
L'ère du cloud s'annonce donc aussi inévitable que la révolution numérique de la fin du XXème siècle et que la déferlante d'objets mobiles toujours en cours. Même si le "Cloud Computing" n’en est qu’à ses balbutiements, les entreprises devront tôt ou tard s'adapter. Si cette adaptation peut prendre de longues années dans les multinationales, les PME, par contre, vont sûrement profiter de leur taille et se glisser dans la "brèche" du cloud pour accéder à leur suite Office, leur gestionnaire de fichiers ou encore leurs applications métiers, depuis n'importe quel appareil.
Le CeRFI propose des prestations standards et personnalisées, du support à la formation, sur les applications "cloud" de Microsoft (Office 365, Dynamics CRM, SharePoint, etc.).
Basées sur un même socle technologique, ces solutions présentent de nombreux avantages:
- plus de serveurs à entreposer quelque part à côté de la machine à café ou dans le bureau du ou de la secrétaire
- plus de climatisation - qui tombe en panne quand on en a besoin - à faire réparer en urgence pour que les serveurs ne s'arrêtent pas en pleine période caniculaire
- plus de soucis avec les sauvegardes et les disques externes ou les bandes de sauvegarde à gérer soi-même
- plus de soucis avec les "restaurations" de données en cas de pépin
- plus de soucis avec les e-mails qui n'arrivent pas ou les spams qui envahissent les boites aux lettres électroniques: on appelle le support de l'hébergeur, et tout est réglé en 2 coups de cuillère à pot
- etc.
L’informatique devient un "outil" indispensable, dont plus personne ne peut (ou ne pourra) se passer, quel que soit son âge et son métier, de l’entreprise au particulier et inversement.
Le fait que l’on puisse la retrouver partout, grâce aux "nuages" ou à des systèmes de connexion sécurisés, le fait qu’elle nous accompagne partout, à travers un smartphone, une tablette ou encore un objet connecté que l’on porte sur soi ou à côté duquel on passe, la rend ubiquiste, à l’image de la lumière.
"De la discussion jaillit l’informatique"
Aujourd’hui, ce n’est plus la lumière qui jaillit d’une discussion, mais le smartphone ou la tablette!