Synergie humain-machine
Les robots sont désormais meilleurs que les humains aux échecs et au jeu de go; ils sont de plus en plus intelligents et concurrencent les humains dans des domaines divers et variés.
Ils s'émancipent et évoluent vers ce que l'on peut nommer des "robots sociaux", complétant des équipes de travail composées d'humains, sans pour autant les remplacer...
Ils s'immiscent de façon tangible dans notre quotidien sous la forme d'assistants.
Ils ont pour nom:
- Siri chez Apple
- Alexa d'Amazon
- Cortana de Microsoft
- Google Assistant
Capables de parler des langues par dizaines, de vous trouver le magasin de chaussures le plus proche, de vous donner la direction à prendre sur l'autoroute en tenant compte du trafic, des accidents, etc., ces assistants virtuels ont quasi réponse à tout et peuvent même raconter des blagues si on le leur demande, ou répondre à des questions philosophiques sur le sens de la vie.
L'on va donc gentiment vers une ère de synergie humain-machine que de nombreux auteurs de science-fiction n'auraient pas reniée; l'on n'est plus très loin du Winston de Dan Brown dans son dernier roman "Origin".
Parallèlement, on assiste à l'intelligentification des objets de notre quotidien, des frigos aux voitures autonomes, en passant par les montres, smartphones, lunettes, etc.
Nouvelle (r)évolution
Cette déferlante artificielle est une évolution autant qu'une révolution. Elle fait partie de ce que certains nomment la quatrième révolution industrielle, ou industrie 4.0.
La première révolution industrielle a transformé la société humaine au XIXème siècle, la faisant passer d'une société basée sur l'agriculture et l'artisanat à une société dans laquelle prévalent le commerce et l'industrie.
La deuxième révolution industrielle a eu lieu sous le signe de l'électricité, une électricité dont la maitrise a bouleversé le monde au tournant des XIXème et XXème siècle, du moteur électrique à la généralisation des chaines de production.
La troisième révolution industrielle a lieu en fin de XXème siècle; elle est informatique et peut se résumer en deux lettres: PC. Elle s'étend jusqu'à la mise en réseau desdits PC et la généralisation d'Internet et du Web. Elle est aussi une révolution de l'information.
Et donc la quatrième, qui regroupe aux côtés de l'intelligence artificielle (IA), les concepts de big data, de cloudification, d'internet des objets et de blockchain. Il est difficile d'en mesurer l'impact global, car nous sommes en plein cœur de cette nouvelle (r)évolution...
A toute vitesse
L'intelligence artificielle suscite autant la crainte (dérives) que l'espoir (opportunités). C'est le cas de toute révolution.
Certains craignent bien sûr pour leur emploi: allez donc demander aux moines copistes ce qu'ils pensaient de l'invention de l'imprimerie, aux employés de la poste leur avis sur l'e-mail, aux chauffeurs de taxis leur opinion sur les voitures autonomes...
Mais mieux vaut être optimiste et miser sur l'espoir, être prêt à saisir les nouvelles opportunités qui se présentent, car il n'y aura pas de retour-arrière: l'IA est autant incontournable qu'inévitable. Mieux vaut donc faire comme les traducteurs qui s'aident des progrès de l'intelligence artificielle dans leur domaine, plutôt que de pester contre ces nouveaux automates qui menacent leur profession.
Bien sûr, il faudra un encadrement politico-légal fort pour canaliser l'IA et éviter des dérives potentiellement dangereuses (manipulation d'élections, drones tueurs); adapter d'urgence le cursus scolaire à cette nouvelle donne, afin d'éviter de former une génération qui serait dépassée par l'IA et miser sur une culture de la proximité entre entreprises et instituts de recherches.
La géopolitique mondiale sera modelée par l'IA en ce XXIème siècle – entrainée par un GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) affamé de progrès technologiques.