Eddy qui?
Non, Eddy Stone n'est pas un boxeur, ni un pilote de Formule 1, et encore moins le frère de Sharon. Eddystone, c'est la réponse de Google à l'iBeacon d'Apple.
Pour l'anecdote, Eddystone tient son nom du phare du même nom.
Quant à iBeacon, cela peut se traduire par iBalise ou... iPhare.
Selon presse-citron.net, Eddystone se définit comme "une interface de programmation destinée à faciliter la communication entre les "Beacons" via le Bluetooth Low Energy. Avec cette technologie, Google espère permettre rapidement de rendre certains objets plus intelligents."
A propos de "Beacons", petit rappel de Laurent Jayr, développeur senior au CeRFI:
"Les "Beacons" en question sont des balises de micro-localisation, un peu comme des phares Bluetooth. Judicieusement positionnées à certains endroits stratégiques, ces balises peuvent envoyer une dizaine de messages par seconde à plusieurs smartphones. Une application mobile dédiée pourra ainsi scanner les périphériques environnants, et si une ou plusieurs balises sont détectées, interagir avec ces dernières. La puissance du signal émis par une balise permettra également de déterminer la distance avec l'utilisateur. De plus, en positionnant trois balises dans une pièce, il sera possible de localiser précisément la position de l'utilisateur par un système de triangulation. Aujourd'hui, les balises de micro-localisation sont essentiellement utilisés dans des lieux publics, comme des magasins, des musées, des restaurants, voire des entreprises."
Mieux qu'iBeacon?
Un avantage certain, c'est qu'Eddystone ne se limite pas au monde iOS, comme iBeacon. Il ne se cantonne pas pour autant au monde Android, puisqu'il opère dans les deux environnements: Android et iOS. Eddystone 1 - iBeacon 0.
Eddystone est de surcroit open source. L'iBeacon d'Apple ne pourra, dans la situation actuelle, que fonctionner sur des appareils iBeacon-compatibles, non-majoritaires. Un point de plus pour Google: 2-0.
Apple a plus d'expérience en la matière, ayant véritablement initié cette "guerre des balises" avec plus de deux ans d'avance sur Google. Un point pour Apple: 2-1.
L'iBeacon d'Apple possède en outre deux méthodes pour "parler" avec les balises: le ranging (qui ne fonctionne que lorsque l'app de communication est active) et le monitoring (qui fonctionne aussi dans le cas où l'app est inactive). Eddystone ne propose que l'équivalent du ranging à l'heure actuelle. 2 partout. Balise au centre.
Globalement, avantage tout de même à Eddystone, dont les balises peuvent transmettre plus que l'UUID (Universally Unique Identifyer) comme c'est le cas d'iBeacon, puisqu'elles peuvent transmettre aussi des URL, avec tout le potentiel qui va avec.
De plus, Google va pouvoir faire interagir ses balises avec Google Maps, la référence actuelle en matière d'e-cartographie, ouvrant par là même un champ infini de possibilités liées au contexte géographique. En clair: vous approchez avec votre smartphone X d'un lieu Y où se trouve la balise Z et hop, Z va dire à X ce qui se trouve en Y susceptible de vous intéresser.
Pour en savoir plus sur le potentiel de développement "Google <-> Beacon":
1. http://googledevelopers.blogspot.is/2015/07/lighting-way-with-ble-beacons.html
2. https://youtu.be/s-4J7cijPAo
Et sur l'iBeacon d'Apple:
Vers un Monde e-fléché
Le menu du restaurant dans lequel vous entrez apparaît automatiquement sur votre smartphone. La voie vers votre desk pour le check in est toute tracée dès votre entrée à l'aéroport. Le parcours vers vos produits préférés au supermarché est e-fléché. Le tout par le biais de l'écran de votre smartphone ou de la voix suave de votre assistante personnelle "Googlette Now". Science-fiction? Non, futur proche! Et ce tant grâce à iBeacon qu'à l'Eddystone de Google, sans nul doute. Car comme dans beaucoup de domaines, le fait d'avoir deux géants concurrents concourant pour la même quête du Graal devrait avoir une conséquence certaine: l'accélération du développement des technologies en matière de balises de micro-localisation. Ceci étant tout bénéfice pour les consommateurs et utilisateurs potentiels.