Oser être jugé
Evaluer la satisfaction des utilisateurs, même si cela constitue un vœu pieux de bien des directions informatiques, n’est pas une démarche très répandue.
Oser être jugé par ses "clients internes" n’est pas une approche innée.
Pourtant, les bonnes pratiques ITIL, témoignent de la nécessité de connaître le niveau de satisfaction des utilisateurs dans une démarche d’amélioration continue.
L’enquête est sans aucun doute l’un des moyens les plus utilisés.
Définir un objectif
Construire un questionnaire ne doit pas constituer l’unique tâche à mener. Mener une enquête est un projet en soi, qui se doit tout naturellement de commencer par la définition de l’objectif et du périmètre associé.
S’agit-il simplement d’évaluer le niveau de satisfaction des utilisateurs quant aux principaux services proposés par l’informatique, tels qu’ils pourraient être définis dans un catalogue de services?
S’agit-il d’évaluer un service en particulier, comme le support?
Se poser ces questions, c’est aussi réfléchir aux moyens qu’il serait possible de mobiliser pour répondre à des suggestions d’amélioration.
Pourquoi évaluer un niveau de satisfaction si l’on sait pertinemment ne pas disposer des moyens nécessaires pour l’améliorer?
Répondre aux objectifs et au périmètre permet de préparer les grands thèmes du questionnaire. Par exemple, dans le cas d’un support, évaluer l’accessibilité, l’accueil ou la disponibilité.
Cela permet également de définir les utilisateurs à sonder, leur profil, leur fonction, leur appartenance géographique… La "population" doit être la plus pertinente possible.
Dans le cas de l’évaluation d’un service de support, ne prendre par exemple que les personnes ayant fait appel régulièrement à ce service. Exemple: "Combien de fois avez-vous appelé le support entre janvier et mars 2014?" [Réponses: jamais ; 1x ; 2 à 5x ; plus de 5x]
Etablir un plan de communication précis est également un gage de succès.
Adapter est la clé d’une enquête efficace. C'est-à-dire, prendre en compte la culture ou la nature de l’entreprise, les attentes des personnes sollicitées. Cela détermine d’une manière significative le contenu du questionnaire, la communication des résultats.
Comme dans tout projet, évaluer au préalable l’effort nécessaire est indispensable.
Elaborer
L'élaboration du questionnaire doit être totalement alignée avec les objectifs préalablement définis, et répondre le plus précisément possible aux besoins d’analyse. S’inspirer de questionnaires existants peut constituer une source intéressante.
Chaque thème ou axe d’analyse est décliné en une série de questions de différents types (questions ouvertes ou fermées, choix simple, choix multiple...) qu’il est important de bien définir en vue de l’exploitation ultérieure, et en particulier des possibilités de l’outil d’analyse utilisé, ainsi que de l’effort associé à fournir.
Ce point est fondamental. Combien de questionnaires ne restent que partiellement analysés, faute de temps?
Quelques bonnes pratiques:
- Prévoir des zones libres pour les commentaires. Ce sont souvent les points les plus intéressants qui y apparaissent, bien qu'allongeant le temps d'analyse. Cela donne une possibilité aux sondés de s'exprimer.
- Poser une question sur la satisfaction globale de chaque thème. Cela permet de relativiser ou d’accentuer une insatisfaction exprimée.
- Prévoir, dès cette étape, la structure des rapports nécessaires à l’analyse qui sera menée ultérieurement.
- Prévoir un nombre de réponses prédéfinies pair plutôt qu'impair, afin de forcer les sondés à prendre parti. En ne permettant pas de répondre de façon neutre, on obtient des résultats plus facilement analysables. Exemple: "Êtes-vous satisfaits de la qualité des documents imprimés via votre imprimante par défaut?" [Réponses: oui ; plutôt oui ; plutôt non ; non].
Diffuser le questionnaire
La diffusion du questionnaire doit s'accompagner d'une communication efficace, incitant les personnes ciblées à répondre. Elle doit être effectuée au bon moment, en évitant notamment les périodes de congés.
Le bon dosage suivant est nécessaire: annoncer, puis relancer régulièrement.
Relancer pour motiver les personnes à répondre, régulièrement mais sans paraître trop insistant.
Associer la direction de l'entreprise à la démarche est aussi un gage de succès de l’enquête. Cela permet de faire comprendre aux sondés l'importance de la démarche, son utilité, ses répercussions et les mesures qui pourront être entreprises par la suite.
Il faut de plus être concret et précis.
Exemple: "Les résultats de l'enquête vous seront communiqués par le biais de l'intranet d'entreprise le... Vous aurez alors l'occasion de découvrir tous les points du plan d'action mis en place suite à cette enquête."
Une astuce pour motiver à répondre peut consister à attribuer un cadeau, tiré au sort parmi les personnes ayant répondu dans les délais.
De plus, gare aux biais! Il faut en effet éviter de "polluer" les résultats de l’enquête par des phénomènes ponctuels d’insatisfaction, liés à des projets touchant l’environnement de travail des utilisateurs. Les sondés s'exprimeront sans doute plus sur la migration en cours, par exemple, que sur leur appréciation globale.
Il est bon également de prévoir un temps nécessaire à l’ouverture du questionnaire. En règle générale, les réponses sont majoritairement enregistrées dans les premiers instants suivant le lancement.
Analyser les résultats
Cette étape est souvent longue et hélas, souvent sous-estimée. Au même titre que les autres, elle doit avoir été planifiée d’une manière assez "large" dès le lancement du projet.
L’efficacité de l’analyse dépend majoritairement de l’outil mis en place. Ne se poser la question du choix de l’outil permettant d’analyser qu'à cette étape est fortement déconseillé.
Extraire, contrôler la qualité des données, consolider, puis analyser sont les activités principales de cette étape.
Mettre en évidence des axes d’amélioration, et commencer à en étudier la faisabilité de mise en œuvre constituent la finalité même d’une enquête.
Diffuser les résultats
Cette diffusion doit suivre le plan de communication tant sur le plan du contenu que sur le plan du timing. Retarder une diffusion ou ne pas diffuser certaines informations prévues, cela peut semer le doute, et peser lourd sur la crédibilité des initiateurs.
Pour assurer le bon déroulement du processus dans son ensemble, il est possible d'envoyer l'enquête tout d'abord à un échantillon restreint de personnes.
Le CeRFI peut vous aider
Le CeRFI peut vous aider en mettant à disposition un outil de création et de diffusion de sondages. N'hésitez-pas à nous contacter pour en savoir plus.