Comment adapter une journée de formation aux rythmes naturels des apprenants?

A quelle heure commencez-vous habituellement vos formations?

Ces réflexions sont courantes tant dans le monde du travail que dans celui de la formation. En se penchant davantage sur ce que les neurosciences ont à dire à ce sujet, nous pouvons dégager des tendances, tout en évitant les généralités.

Les études démontrent que le rythme biologique des personnes évolue tout au long de la journée. L’attention et la capacité de réflexion sont minimales durant la nuit. Les premières heures du matin (6h00-9h00) ne sont toujours pas optimales pour la plupart des individus. Un lien existe entre les capacités mentales et la température corporelle. La température baisse durant la nuit et tant qu’elle n’est pas remontée suffisamment, vers 10h00 le matin en principe, les performances ne peuvent être optimales! Pas étonnant donc que de nombreuses personnes ressentent un fort besoin de café avant 10h00.

Pourquoi ne pas commencer sa formation par une activité dynamique, réchauffant les corps et les esprits?

Au sein de la journée une excellente période pour la concentration se situe ensuite entre 10h00 et 14h00. D’ailleurs les études montrent que les informations auditives sont mieux enregistrées en première partie de journée.

Quelles activités choisissez-vous de faire après le repas pour garder vos participants éveillés?

Vient ensuite le fameux creux après le repas (14h00-16h00). Ce déficit d’attention semble être causé par d’autres facteurs que la digestion car il est observé même si aucun repas n’est pris à midi. Il est bien entendu plus prononcé en cas de consommation d’un repas lourd et arrosé.

Dès 16h00 le cerveau est à nouveau prêt à traiter des informations plus complexes, et de préférence des informations visuelles. La concentration peut donc être maintenue à des niveaux assez élevés jusqu’à 21h00. Il semble donc intéressant, cognitivement parlant, d’organiser des formations complexes en fin de journée.

Pourquoi ne pas tenter une sieste collective avant d’attaquer l’après-midi?

Un autre facteur vient cependant interférer avec l’effet de ces rythmes, il s’agit du temps passé depuis le dernier sommeil. Les capacités mentales ont tendance à décliner au fil des heures d’éveil. Une sieste en début d’après-midi peut permettre de remettre en partie ce compteur à zéro.

Ces informations tendent à dessiner une formation idéale dont les horaires seraient...

Même si ces horaires semblent peu compatibles avec les rythmes de travail classiques, les quelques questions soulevées dans cet article permettent déjà de mieux prendre en compte les dispositions naturelles et ainsi de créer les conditions optimales à l’apprentissage et au développement.

KLEIN, J. (2001). Attention, scholastic achievement and timing of lesson. Scandinavian Journal of Educational Research, 45(3), 301–309.

Valdez, Pablo, C. Ramírez, and A. García. "Circadian rhythms in cognitive performance: implications for neuropsychological assessment." ChronoPhysiology and Therapy 2 (2012): 81-92.

Valdez, Pablo, Thomas Reilly, and Jim Waterhouse. "Rhythms of mental performance." Mind, Brain, and Education 2.1 (2008): 7-16.

Actualité réalisée par Lila, formatrice consultante au CeRFI.