Aïe, Robot? You, Robot?

Les postes les plus robotisables sont ceux qui:

• requièrent de travailler dans un espace réduit
• demandent d'assembler des objets
• demandent de manipuler de petits objets

Les postes les moins robotisables sont ceux qui:

• requièrent des talents de négociateurs
• nécessitent d'aider ou d'assister autrui
• nécessitent de trouver de nouvelles idées (créativité)

La robotisation, ce sont 6 domaines de prédilection:

• l'industrie
• la logistique
• l'armement
• l'agriculture
• le monde domestique
• le monde médical

Depuis environ la nuit des temps et l'invention de la roue, l'humanité ne cesse de se robotiser, et c'est généralement tout à son avantage, dans le but de s'affranchir de tâches pénibles.

• Qui voudrait retourner à la rivière pour y laver son linge sale?
• Qui serait prêt à refaire la vaisselle à la main chaque jour?
• A troquer l'aspirateur contre balai et brosse?
• Si toutes les corvées du quotidien disparaissaient, qui s'en plaindrait?
• Quel écrivain troquerait son traitement de texte contre une bonne vieille machine à écrire?

Les robots ménagers, tondeuses à gazon automatiques et tous les autres gadgets électroniques de plus en plus interconnectés ont de beaux jours devant eux.

Sans compter que les robots deviennent de plus en plus performants, intelligents et multitâches, tout en étant précis et fiables!

Nul doute que le Secrétaire Général des Nations Unies se verrait bien accompagné d'un droïde de protocole de type C3PO, "maîtrisant plus de six millions de formes de communication" pour ses périples de par le monde! On n'en est certes encore qu'à Google Translate, mais C3PO n'est plus une utopie...

Les politiciens ont bien compris les enjeux de la robotisation et en tiennent compte dans de plus en plus de pays.

Augmenter la qualité de vie et accroître la productivité économique, c'est par exemple l'objectif et le but affiché du Japon et d'autres nations en matière de robotique.

L'Allemagne et l'Italie ont eux misé sur la robotisation comme antidote à la délocalisation massive. On fait faire localement par des robots plutôt qu'ailleurs par de la main d'œuvre meilleur marché. Le PIB s'accroît ainsi. Et le chômage diminue, de par les postes de techniciens et ingénieurs que requiert la gestion d'un parc robotique.

Le robot au service de l'homme, donc, avec pour but la (re)valorisation des métiers des humains, tel est l'un des grands enjeux de la robotisation.

"Les robots volent les emplois des humains!"

Ça ressemble à un slogan de syndicalistes du XXIème siècle, mais la menace ne date pas d'hier! Il est en effet fort probable que l'association des moines copistes germains, francs, piémontais et lombards (AMCGFPL) ait manifesté au Vatican aussitôt rendue publique l'invention de l'imprimerie par Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg au XVème siècle!

Il faut dire que les robots ne demandent pas de vacances, ne rechignent pas à faire des heures supplémentaires et sont plus résistants que l'homme...

Dans le marché globalisé du travail du XXIème siècle, des millions d'emplois vont disparaître, c'est un fait, au profit de robots de plus en plus intelligents.

Et pas que des emplois industriels basiques, mais aussi d'autres plus improbables comme chauffeurs de taxis (remplacés par des voitures autonomes, genre Google Car) ou journalistes sportifs, remplacés par des robots-écrivains de chroniques d'après-matchs, etc.

Le risque est ici que moins d'emplois n'apparaissent dans le même temps...

D'où l'incertitude et les doutes qui nous préoccupent actuellement...

D'où l'idée émergente d'un revenu universel de base ne nécessitant pas de... travailler pour l'obtenir! Cela fera d'ailleurs l'objet d'une votation populaire en juin prochain en Suisse. Cela sera appliqué en Finlande dès 2017 (800 euros par mois par habitant). Ceci peut se justifier par le fait que le robot produit des excédents de revenus pour l'Etat, qui le redistribue alors aux citoyens. Ceci ne va pas sans quelques interrogations éthiques et philosophiques, car il faudra toujours que certains humains travaillent et compter avec le risque que l'existence de ceux qui seront payés sans travailler perde son sens...

Une révolution à encadrer

La robotisation n'est rien de moins qu'une nouvelle révolution industrielle, et plus uniquement la vision plus ou moins utopiste d'écrivains de science-fiction.

Le risque, c'est de ne pas bien encadrer cette (r)évolution qui va s'accélérant en ce XXIème siècle. L'essentiel pour l'humain est donc de bien encadrer ces changements, et de fixer des limites, telles celles qu'Isaac Asimov avait codifié au siècle passé dans ses fameuses trois lois de la robotique:

1. un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger;
2. un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi;
3. un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Certes, des emplois disparaîtront. Mais d'autres apparaitront. Ça a toujours été le cas dans l'histoire de l'humanité. On appelle cela l'évolution. Certains y perdront, d'autres y gagneront. Le tout étant de s'assurer qu'il y ait une majorité de gagnants et aussi peu de perdants que possible.

Une évolution en marche du côté ludique aussi: l'homme a commencé à perdre aux échecs contre les robots, il perd désormais aussi au jeu de go. Mais rassurons-nous, au foot, y a de la marge, les robots ne sont pas prêts à gagner la coupe du monde contre les hommes!

Dans tous les cas, la robotisation est inévitable, à moins de revenir à l'âge de pierre ou celui des moines copistes. Comme Darwin l'a mis en évidence, ce sont ceux qui sauront le mieux s'adapter à cette nouvelle réalité qui survivront. Ou vivront mieux. Ou vivront des bénéfices du dur labeur de leur... robot?